La seconde conférence aborde les fouilles menées par l’IFAO sous la direction de Cyril Gobeil. Dès 2011, il fut décidé de réexaminer le site, de relire les fouilles menées par le passé. La mission de terrain fut réellement relancée en 2012. Le but est de préciser nos connaissances autour de trois axes : restaurer, mettre en valeur le site et poursuivre l’étude des monuments et des objets stockés dans les magasins. La mise en valeur du site passe par l’installation de panneaux d’explications en évitant de dénaturer le paysage et les perspectives.
Dans le village, la dégradation de certaines sections demandait des actions urgentes : murs tombés, structure détériorée. Un plan de terrain a permis d’estimer à 10 % les structures nécessitant une intervention d’urgence. Le village fut nettoyé et restauré durant plusieurs années. Une des contraintes a été d’utiliser le plus possible les matériaux anciens pour ne pas dénaturer l’apparence. En 2013, l’équipe avait une image plus claire du village mais il n’était pas question de reconstruire des maisons mais uniquement de restaurer son état lors de sa découverte. Le nettoyage des maisons et des ruelles a permis de découvrir un millier d’objets plus ou moins importants et notamment de nouveaux ostraca. Une des plus belles trouvailles fut des briques au nom de Thoutmosis Ier, c’est à dire aux origines du village. Les techniques de cartographie moderne permettent de créer un plan le plus précis possible du site et de corriger les erreurs du plan de Bruyères. Le moindre détail a été placé et noté sur ce plan.
Les chapelles votives, qui servirent pour les cultes et rites des artisans, furent elles aussi explorées. On les appelle les chapelles des confréries. Ce sont là encore d’importants travaux qui y furent menés : fouilles, reconstructions, nettoyages. La moisson des trouvailles a été importante : une centaine d’objets rien que dans la première chapelle. La grande chapelle nord, que Pharaon Magazine a publié le monument en 2017, fut un long chantier : changement du toit, aménagements intérieurs, consolidation des peintures.
L’autre chantier concerne les tombes. Un travail de relevés et de publication est en cours et notamment dans la grande tombe n°2. C’est un travail long mais indispensable. Actuellement, nous connaissons 53 tombes décorées. Une autre étude est menée sur les restes humains. Une étude fut menée sur la momie tatouée. Les tatouages évoquent Hathor. Elle est possible qu’elle fut une prêtresse ou une chanteuse de la déesse.
Une des recherches du directeur de la mission était de découvrir le Khetem. Le khetem est un des points d’entrée du village. Ce lieu était important : point de contrôle, archives, stockage des objets, greniers. Une fouille fut alors menée dans la zone du temple d’Hathor. Mais finalement, l’hypothèse d’y voir le khetem s’avéra rapidement faux. L’équipe reprit une fouille de Bruyères qui y voyait une grande maison. Etait-ce le khetem ?
La fouille révéla une plateforme, des murs, des bassins. La dernière mission permit de préciser la nature de cette construction : un temple d’Amon datant de Ramsès II avec une structure liée à une activité de stockage ! Il s’agit sans doute de l’avant-temple. Et la mission y fit de nombreuses découvertes : 150 ostraca, une stèle fragmentaire. Pour sécuriser la zone et préserver les ruines, la zone a été remblayée.
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