article complémentaire à Pharaon Magazine n°10
Les pharaons ont laissé de nombreuses traces en Nubie. Les temples d’Abou Simbel sont les plus connus. Les premières constructions remontent à l’Ancien Empire avec de petites forteresses et entrepôts en Nubie. Il faut attendre le Moyen Empire pour que la Basse Nubie soit organisée et maillée d’un ensemble de puissantes forteresses à la fois défensives, marque du pouvoir pharaonique, et relais commerciaux et économiques entre l’Afrique et l’Égypte. Au Nouvel Empire (1550 – 1070 av. J.-C.), la Nubie est dirigée par un vice-roi, directement sous les ordres du pharaon.
temple de Sésébi (Amenophis IV / Nefertiti)
Impossible de dissocier Égypte et Nubie. Il y a continuité géographique et politique selon l’idéologie égyptienne. Cet impérialisme pharaonique s’affirme définitivement au Nouvel Empire quand le territoire est dirigé directement par le pharaon, en y nommant un vice-roi, homme tout puissant. C’est en Nubie que les derniers Ramsès vont chercher l’appui militaire pour restaurer l’ordre et la sécurité à Thèbes (Louxor). Pour marquer cette toute-puissance égyptienne, les pharaons vont construire de nombreux temples : Abou Simbel, Wadi el-Séboua, Amada, Faras, Bouhen, Semna, Amara, Sedeinga, Soleb, Sésébi, Kerma (Pnoubs), ile de Saï, Kawa, Gebel Barkal…
temple de Soleb (Amenophis III)
Une multitude de révoltes
Des garnisons militaires s’installent pour plusieurs siècles tout le long du Nil, dans les forteresses du Moyen Empire (remaniées et renforcées) ou dans de nouvelles installations. Plusieurs villes nouvelles sont créées. Ces garnisons ont un rôle de police, de contrôle des routes et assurent la bonne levée des taxes et impôts destinés à l’Égypte.
Une administration égyptienne se met en place sous la direction du vice-roi, homme de confiance du pharaon. Son pouvoir est considérable. Malgré le contrôle de la Nubie, de nombreuses révoltes de diverses tribus ou régions éclatent, souvent à la mort du pharaon ou au début d’un nouveau règne, période toujours un peu délicate. Souvent, le nouveau pharaon part à la tête d’une armée pacifier la Nubie. Et les défilés des vaincus et de leurs trésors s’admirent aujourd’hui sur les murs des temples et tombes… Régulièrement, l’Égypte fait juste une tournée de police pour voir si tout va bien et régler les éventuellement différends locaux.
forteresse de Bouhen (avant sa destruction par le lac Nasser)
Pour marquer la frontière « physique » entre la Nubie et le reste de l’Égypte, les pharaons vont dresser des stèles royales ou les graver à même la roche. Si Thoutmosis I repousse très loin la frontière, les règnes suivants abandonnent les territoires les plus éloignés.
Des constructions nombreuses
Suite à la défaite et à la destruction de Kerma, les Égyptiens ont créé une nouvelle ville fortifiée à quelques centaines de mètres de l’ancienne Kerma, Pnoubs, lieu que l’on appelle aujourd’hui Doukki Gel. Le site a beaucoup souffert au 20e siècle, mais l’urbanisme égyptien est connu partiellement. Temples et palais furent construits. Un temple d’Aton y fut érigé sur ordre d’Akhenaton. Ce pharaon fit aussi bâtir un temple à Sésébi, remania partiellement le temple de Soleb d’Amenhotep III. Akhenaton lança un important chantier à Kawa, que Toutankhamon reprit à son compte.
Construit par Amenhotep III, il est dédié à Amon, mais aussi au dieu Amenhotep. Il est connu pour le jubilé du roi que le décor montre abondamment, dont l’étonnant rituel de l’ouverture des portes après que le roi les ait frappées à plusieurs reprises. Sedeinga est dédié à la reine Tiyi, prenant l’apparence de la déesse Hathor. Ce temple ne fait qu’un avec celui de Soleb. Ramsès II s’inspira de ce duo pour les temples d’Abou Simbel.
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