Le samedi 16 janvier, l’association égyptologique du Gard a organisé une belle journée autour de Maât avec des conférenciers de renom.
Maât apparaît relativement tôt dans les textes égyptiens comme l’a précisé Bernard Mathieu, dès la 2e dynastie. Sans doute avant, mais pour le moment, il n’y a pas de traces tangibles. Le chercheur rattache ces premières mentions de maât à la naissance, au bon déroulement de la naissance et de la grossesse. La question de l’origine du mot maât se pose aussi. Il y voit une relation avec le verbe « maâ », verbe lié à la navigation, que l’on peut traduire par diriger. D’ailleurs, de nombreuses expressions de maât évoque la brise, se diriger droit, etc.
Mais il apparaît que la notion de maât rejoint la sphère royale puis glisse du monde royal au monde osirien. Dès lors, maât devient une règle universelle que tout Égyptien se doit de respecter.
Peu à peu aussi, maât devient une notion de justice, d’harmonie (même si sur ce terme, les égyptologues n’étaient pas tous d’accord durant la journée). Sur un monument de Snéfrou, Snéfrou est « Horus Nebmaât ». Par nebmaât, il faudrait la traduire par « possesseur de maât » et non par « seigneur de l’Harmonie ».
Mais se pose alors une question : de quelle maât fait-on référence ici ? Il faut comprendre maât au sens justice et non maât de la naissance.
La journée a mis en évidence les subtilités de la notion de maât. Il faut faire le distinguo entre maât et Maât. Nous avons là, le concept (maât avec un petit m) et la divinité (avec un grand M).
À cela se rajoute la notion des deux maâts : maât cosmique et maât sociale / justice. Elle est l’équilibre contre le désordre et le chaos, c’est-à-dire l’isfet. D’ailleurs le juge rend la maât et porte une amulette de maât au cou pour rendre son jugement.
B. menu donne une définition suivante de maât : ensemble des conditions qui font naître, renouveler la vie, créer l’ordre, la norme, la paix, la prospérité, établir et assurer le bon fonctionnement du cosmos et est les principes vitaux.
Mais à cela, dans la sphère royale, le roi est garant de maât, c’est à dire de la bonne organisation de l’Etat dans 2 fonctions vitales (repousser Isfet) et amener maât (sur terre, donc sur le royaume).
Christian Cannuyer a magistralement conclu la journée avec un exposé passionnant et original : peut-on faire un lien (direct ou indirect) entre la Maât égyptienne et la Hokhma biblique ?
Le compte-rendu et les points forts de la journée seront publiés dans Pharaon Magazine 24, disponible dès le 30 janvier.
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