Christian Leblanc a présenté le 28 mars dernier les résultats de la dernière mission archéologique au Ramesseum (fin 2013). Cette mission fut plus courte à cause des événements de l’été dernier et les équipes furent moins nombreuses aussi.
photo : cliquez pour agrandir. © françois tonic / état du ramesseum en 2005, photo prise d'un ballon
Pour Christian Leblanc, c’était l’occasion de tester un nouveau type de mission resserrée. Le succès de la mission pourrait l’inciter à renouvellement cette approche dans les prochaines années pour mieux concentrer le travail sur certaines zones et avec les contraintes budgétaires. Un des problèmes demeure l’argent. Avec des crédits publics au mieux constant, le plus souvent à la baisse, quand ils existent encore, et la baisse des adhésions à l’association de sauvegarde du Ramesseum, Christian Leblanc doit trouver des solutions pour continuer le travail.
Christian Leblanc le dit clairement : le Ramesseum nécessitera de nombreuses missions supplémentaires pour terminer le travail et il faudra aussi reprendre le travail dans la tombe de Ramsès II.
Les axes de restauration et de fouilles sont déjà connus : la première cour, le colosse de Touy, mise en valeur du palais royal, terminer les fouilles au temple de Touy, continuer la restauration des voûtes des magasins du Ramesseum, continuer le relevé du site (décor, textes, architecture).
Le gros du travail de cette mission fut le palais royal. Il n’a jamais été réellement fouillé. Les équipes avaient commencé à nettoyer le site dès 2011 afin de préparer la fouille. Le palais royal se compose de 4 « parties » : le portique (côté cour) avec la fenêtre d’apparition comme à Médinet Habou, une salle de réception, la salle du trône, les appartements privés du roi. Le palais est entourant d’une enceinte massive en brique et possède un grand déambulatoire sur 3 côtés entre le palais et l'enceinte. Les appartements ne sont pas reliés directement au palais. Plusieurs petites salles sont visibles dans les deux salles du palais. Ce palais inspira le premier palais royal de Ramsès III à Médinet Habou.
Une large partie du palais proprement dit, des enceintes ont été dégagés et partiellement restaurés pour matérialiser les murs. L’estrade du trône a été nettoyée et stabilisée. De nombreux fragments d’objets sont sortis de terre : vaisselles, fenêtres (claustra), sceaux royaux.
Les bases de colonnes ont été nettoyées et restaurées, nécessitant plusieurs semaines de travail.
Au-delà de la salle du trône, les archéologues se heurtent au petit hameau installé là depuis longtemps. Les maisons occupent l’emplacement des appartements royaux.
Le palais royal a été construit avec des blocs de pierre provenant de monuments plus anciens, sans doute de la 18e dynastie. Ce qui est assez surprenant. Les architectes ont-ils voulu faire des économies ? Une analyse complète permettra sans doute de mieux connaître l’origine des blocs.
Le travail sur le colosse de Touy va se terminer durant la prochaine mission sans doute (joints, patine). Sur le colosse de Ramsès II, le piedestal et les pieds royaux ont été remontés et restaurés. Il s'agit maintenant de stabiliser l'état du buste et de la tête. Car le monument subit des dégradations constantes. Mais il n'est pas question de le déplacer, ni de le remonter.
Dans la tombe de Ramsès II, le chantier pourra reprendre assez rapidement. Un système d’éclairage a été installé. Mais les fouilles menées par Zahi Hawass dans la salle funéraire, dans l’espoir de découvrir une salle ou un couloir inconnu, ont provoqué des dégâts non négligeables sur le sol de la grande salle et a partiellement déstabilisée la tombe.
Christian Leblanc a été très clair : il faut sauver la tombe de Ramsès II. Il faut l’ouvrir aux touristes.
Mais il reste un gros travail à fournir : terminer la fixation du plafond de la salle funéraire, terminer la fouille, consolider et mise en valeur des nombreux décors toujours en place sur les parois.
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