Philippe Brissaud a présenté, le 3 mars dernier, les résultats de la dernière mission sur le site de Tanis. Après un rappel comptable de l’association et de la mission, Philippe a longuement présenté le travail de terrain, plus que jamais titanesque pour bouger les tonnes de terres et de sable et descendre jusqu’à -15 mètres !
Les tarifs d’adhésion ne changeront pas en 2012 : à partir de 80 euros. Plus que jamais, Tanis a besoin de votre aide, de votre soutien pour continuer le travail et pour sauvegarder l’exceptionnel lac sacré !
Le travail s’est une nouvelle fois déroulé derrière le temple de Mout et dans la vaste zone du lacs sacré et au-delà ainsi qu’en bordure du Tell, vers l’ouest, en direction du nouveau magasin archéologique. Près du lac, la fouille pour retrouver les angles du lac a continué. Problème : une vaste plate-forme de terre avait été gardé et sur le dessus, des constructions en briques devaient « sauter » pour pouvoir débiter la masse de terre (partie nord du lac). Décision sur prise de casser un tiers de la plate-forme pour découvrir l’angle. Surprice : toujours pas de trace du moindre escalier plongeant dans le lac ! Cependant, des traces d’une possible rampe de construction pourraient avoir été découvertes mais pour vérifier, il faut faire sauter le reste de la plate-forme. Et là, le travail devient dangereuse et très lourd.
Ce lac sacré pose un problème : de quand date-t-il ? Visiblement 25e ou 26e dynastie. Il n’a pas servi très longtemps (absence de trace de vase au fond) et surtout pourquoi aucune trace d’escalier même s’il reste un angle à trouver ? Peut être. Les blocs décorés découverts (de nouveaux sont apparus en 2011) posent d’autres problèmes : ils datent visiblement des 21e et 22e dynastie, des premiers temps de téménos de Mout mais de quels monuments viennent-ils ? Pour le moment, Philippe ne sait pas. L’autre problème est bien plus grave : les blocs et les décors se détériorent très rapidement. La solution sera de pouvoir sortir les blocs et les traiter globalement. Pour le moment, la seule solution viable est de les laisser sur place et de les ré-ensevelir.
L’équipe a repris le travail pour retrouver les tracés de l’enceinte Troisième Période Intermédiaire et de Siamon. Un grand sondage a été ouvert dans l’ouest pour tenter de savoir où passe l’enceinte, seule élément pour comprendre le téménos de Mout pour ensuite fouiller l’intérieur de la zone. Rien !
L’autre question est de savoir où se trouve le premier lac sacré du temple de Mout. Si ce temple de Mout reprend le modèle de Karnak. Nous aurions un temple puis un lac en forme de croissant de lune. Au-delà du lac sacré découverte, le carottage du sous-sol a mis en évidence de la vase ! Le premier lac a été enfin découvert mais reste à définir sa surface et son emplacement exacte. C’est une belle découverte qui permettra dans quelques années de mieux comprendre l’organisation du site. Mais reste à savoir pourquoi un autre lac a été construit.
Trouver l’enceinte de Siamon constitue un autre élément crucial pour comprendre le domaine de Mout. Si l’enceinte contient le temple, que contient-il d’autre ? Pourquoi, des extensions vers l’Ouest ont été faite à une grande échelle par la suite ?
Cependant, en contre-bas du temple de Mout, en allant vers la ville moderne, il existe un grand terrain (toujours vers l’ouest). Cependant il n’y a rien. Au bord du tell, les archéologues ont entamé une tranchée pour voir ce qu’il y avait. Il y a de très importants remblais provenant de l’intérieur du téménos de Mout mais rien d’autre. Mais il faut continuer l’exploration pour savoir sur quoi repose exactement les remblais et trouver le tracé de l’enceinte faisant la limite entre la zone ouest et le téménos. Philippe avoue qu’il ne sait pas du tout à quoi s’attendre dans ce secteur.
Ce travail sera en partie réalisé durant la prochaine saison (à partir de fin avril). L’objectif sera aussi de relever tous les détails des escaliers et puits découverts en 2010 pour tenter de mieux comprendre leur organisation et leur histoire.
Bref, une année 2011 encore très riche avec beaucoup de questions. L’enceinte de Siamon n’a été entièrement découverte et sans elle, impossible de connaître le plan d’origine du domaine de Mout.
Philippe Brissaud, et son équipe, fait un travail exceptionnel depuis plus de 20 ans à Tanis. Dans des conditions difficiles et un site ingrat à fouiller, il faut saluer le courage et la persévérance de Philippe, année après année ! Il mérite tout notre soutien, votre soutien !
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