Philae, bout du monde pour les Égyptiens et les Grecs anciens, est le point de rencontre culturel des civilisations méditerranéennes et des Nubiens venus des profondeurs de l'Afrique. Les tableaux qui décorent ses temples reflètent cette position stratégique de l'Île des temps anciens: les dieux de Nubie, de Philae même, d'Éléphantine côtoient, en s'y identifiant parfois, ceux des métropoles religieuses de l'Égypte. Le mythe de l'éternel retour d'Osiris et de la crue du Nil donne son harmonieuse cohérence à cette synthèse théologique.
Une promenade dans cet écrin lumineux, tout différent des grands sanctuaires à la masse écrasante et austère, fait retrouver l'enchantement qu'exprime un visiteur contemporain des Ptolémées et des Césars: Celui qui adore l'Isis de Philae a un sort heureux, non pas seulement parce qu'il devient riche, mais parce qu'en même temps il obtient une longue vie.
Nombreux en effet sont ceux qui ont foulé le sol sacré; ils ont immortalisé leur présence et leur ferveur en hiéroglyphes, en démotique, en grec, en latin, en copte, en arabe - en français aussi, tels les braves de Bonaparte, et même en italien avec les envoyés du pape de Rome.
Editions Peeters, prix : 35 euros par Cauville & Ibrahim Ali.
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