Au cœur d’Istanbul se dresse un superbe obélisque égyptien. Après la séparation de l’Empire en 395 de notre ère, l’ancienne Constantinople de l’empire byzantin, fut considérée comme la nouvelle Rome. Son architecture, son organisation urbaine rappellent en effet la Ville impériale. La ville importa d’Egypte plusieurs obélisques.
photo : R. Clark
L’empereur Constance II (4e siècle) fait transporter à Alexandrie plusieurs obélisques de Karnak. Mais c’est l’empereur Théodose qui ordonne le transport à Constantinople du plus petit des obélisques datant de Thoutmosis III. En 390, il prend place au cœur de l’hippodrome, sur la spina, le tertre central de la piste de l’hippodrome. Il manque environ 7 mètres du monument originel. Il mesure tout de même 18 mètres ! Le texte gravé évoque les guerres du pharaon au Proche-Orient.
Soubassement du socle de l’obélisque. Transport et érection de l’obélisque. Photo de G. Jansoone (alias JoJan)
Le socle sur lequel repose l’aiguille pharaonique évoque quelques événements historiques du règne de Théodose. Les quatre faces sont richement décorées. Sur une face, l’empereur est dans la loge impériale de l’hippodrome. Sur les autres faces, nous pouvons observer la cour impériale, une course de chars et la soumission des barbares. Le soubassement est lui aussi décoré et une des scènes montre le transport à Constantinople de l’énorme monolithe granitique, jusqu’à son redressement. L’inscription grecque évoque l’érection de l’obélisque, une opération délicate qui dura 32 jours !
L’obélisque repose sur quatre blocs de bronze, peut être suite à un tremblement de terre ou un grave accident avec le monument. Le socle subit de nombreuses dégradations. Le soubassement se compose de blocs hétéroclites de calcaire et de granit.
Un second obélisque, non égyptien, a été créé sous l’empereur Constantin Ier (4e siècle). Il mesure 32 mètres et est constitué de blocs de pierres, d’où son surnom, « l’obélisque muré ». Au 10e siècle, le monument fut recouvert de plaques de bronze.
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