Mansour Boraik était au Musée du Louvre ce 1er octobre pour parler des fouilles égyptiens menées devant le temple d’Amon à Karnak. Mansour est le responsable des fouilles égyptiennes à Louxor et Karnak, et aussi pour plusieurs tombes de noble sur la rive gauche.
Il a rappelé plusieurs représentations de l’avant de Karnak dans des tombes égyptiennes et notamment dans celle de Néferhotep. On y voit parfaitement un pylône d’entrée, l’embarcadère, la tribune, le bassin et le canal, reliant le temple au Nil. Il ne faut pas oublier que la rive du Nil à beaucoup fluctué avec les siècles.
Même si les fouilles n’avaient pas pour but de retrouver cette configuration, qui est aujourd’hui quelque part sous la première cour ou la salle hypostyle, l’équipe égyptienne a fouillé, et fouille toujours, tout l’avant du temple, au niveau de la tribune antique utilisée par les touristes. Et cette fouille rentre aussi dans le cadre des grands aménagements de l’avant du temple.
Sur la partie à droite de la tribune, comme si on voulait aller au temple de Mout, l’équipe a découvert un important mur, parfaitement construit, dépassant les deux mètres d’épaisseurs. Pour Mansour, il s’agit d’un mur de protection contre les eaux du Nil et éviter qu’elles n’envahissent le temple. Ce mur est postérieur à la construction du premier pylône (30e dynastie), sans doute de l’époque ptolémaïque. Par contre le très bel ensemble de trois rampes (deux larges et une plus étroite) servaient à faire accoster et haler les embarcations ou à les mettre à l’eau. Au moins de ces rampes date du règne de Taharqa (25e dynastie).
La fouille a permis de découvrir de nombreux objets (poteries, vaisselles) de diverses époques mais aussi des clous, et même du bois antique (Nouvel Empire). Ces clous proviennent sans doute des embarcations transitant par les rampes ! Sur l’occupation ptolémaïque, des installations romaines ont été découvertes.
De l’autre côté (à gauche de la tribune), les fouilles ont permis de découvrir un mur identique au premier mais surtout, un peu plus loin, des bains ptolémaïques avec tout son système hydraulique encore en place. Mansour a fait un parallèle avec les bains découverts à Plinthine (près de Taposiris Magna). Surtout, en continuant la fouille encore plus loin, en direction du village, après avoir réussi à démonter des tombes de Saints locaux (de nouvelles tombes ont été construites), les archéologues ont découverts des bains romains bien préservés, avec là encore, son système hydraulique.
La fouille a permis de découvrir de vastes magasins voûtés de stockages et de grands puits d’époque romaine.
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