Navigation à l’époque des Ptolémée
La documentation disponible sur la navigation durant l’époque ptolémaïque est énorme dixit Pascal Arnaud, + 600 documents (papyrus) que ce soit pour le Nil ou la mer. Par contre, l’iconographie est très réduite.
Le trafic maritime explose et il semble bien qu’il n’y ait pas forcément rupture de charge entre le fleuve et la mer. C’est à dire, pas de changement de navire et/ou d’équipage. Il n’est pas impossible que ce soient les mêmes types de navires sur le Nil et la mer. Cependant, l’administration royale distingue les différents espaces maritimes. En Égypte, le réseau est très dense : lagune, canaux, lacs, fleuve.
Les documents administratifs et les contrats permettent de cerner les infrastructures et les navires utilisés. Durant cette époque, un véritable état civil du navire apparaît. La surveillance du trafic est forte et l’administration installe des ports de mouillage sur le Nil pour la nuit. D’autre part, on retrouve la saisonnalité de navigation notamment grâce aux contrats d’assurance, bien plus élevés en période hivernale.
La documentation et l’archéologie mettent en évidence un autre fait : les Égyptiens étaient considérés comme de bons marins et des dockers compétents, ainsi au Pirée, les dockers égyptiens sont nombreux.
Le navire par exemple de l’époque ptolémaïque est le kerkourous. Et le tonnage moyen explose, avant de baisser fortement à l’époque romaine. La région de Coptos est cruciale pour le trafic maritime et le commerce international. Coptos est en liaison avec le grand Sud égyptien et nubien, mais surtout en relation directe avec les ports de mer Rouge et particulièrement Bérénice, le port de commerce qui commerce avec l’Arabie et surtout l’Inde (côtes des aromates). Alexandrie est le grand port international de la Méditerranée. Il fournit le blé égyptien à la Grèce puis à Rome. Le commerce y est intense grâce aux ports. Thônes (à l’est) donne accès au Nil et au commerce intérieur.
Rappelons que l’époque des Ptolémée c’est aussi une course à l’armement et au prestige. Une des raisons de l’expansion de l’empire ptolémaïque est l’accès et le contrôle des grands massifs forestiers. Car pour construire des navires, il faut du bois et les navires de guerre nécessitent beaucoup de bois de qualité. Les essences égyptiennes peuvent convenir aux navires locaux, pour la haute mer, c’est une autre histoire.
Il semble que les Ptolémée organisent des plantations de bois (Tamaris) pour la construction navale, mais ce bois n’est pas très bon pour la marine de guerre. La perte de l’empire va peser sur la marine royale (et de commerce) qui perd l’accès aux ressources forestières. Le tonnage moyen va alors baisser… La période romaine ne va pas améliorer la situation.
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