La parenthèse amarnienne : journée égyptologique de Nîmes 1ere partie

Le 18 janvier dernier, l’association égyptologique de Nîmes a organisé sa conférence annuelle. Cette année : la parenthèse amarnienne. Marc Gabolde a ouvert la journée. Le chercheur rappelle qu’il existe plusieurs types de chronologie : chronologie absolue, chronologie relative.

La période amarnienne pose plusieurs problèmes. Comment établir les deux chronologies ? Car à Amarna, nous avons des documents datés, mais sans événement et des événements sans date. Par exemple, les étiquettes de jarre (à vin souvent) indiquent une date d’un règne (sans indication du roi). Ces documents sont importants pour comprendre la chronologie.

Mais comment caler une date absolue à la période amarnienne ? Marc Gabolde propose de prendre appui sur le levé héliaque (étoile Sothis). Ce levé correspond au Premier de l’an, mais le calendrier égyptien est fait de telle manière qu’il se décale. Et il faut 1460 ans pour que le levé héliaque soit le Premier de l’An. L’auteur latin Censorinus indique un levé héliaque en 139 de notre ère. Il y aura eu un levé vers 1321 puis vers 2780, en Égypte. Mais Marc Gabolde dit que ce cycle n’est pas de 1460 ans, mais plutôt de 1453 – 1456 ans. Ensuite, le chercheur cherche des documents parfaitement datés du début du règne. Les stèles frontière évoquent la date de fondation du petit temple d’Aton. Pour Gabolde, cela correspond au 2 mars 1342, selon le calendrier julien et non le calendrier grégorien. Cette précision est importante, car il faut recaler la date. Cependant, cette date demeure approximative.

La longueur du règne est donnée par les étiquettes et non les documents officiels. Un des rares événements parfaitement datés du règne d’Akhenaton est la fête des nations de l’an 12, après l’an 12, la chronologie événementielle est très difficile à suivre. Cette fête aurait eu lieu vers le 25 décembre 1334 (Gabolde). Nous avons uniquement des successions d’événements sans pouvoir définir la datation.

La datation par les dates lunaires peut fournir une précieuse aide, mais les Égyptiens ne les notaient pas forcément. En l’an 10, une éclipse eut lieu à midi à Amarna, mais elle n’est pas indiquée par les textes. Et nous n’en connaissons pas sa date exacte… Mais, la chronologie hittite peut aider à préciser la chronologie égyptienne.

Marc Gabolde a aussi évoqué les sarcophages de la tombe royale d’Akhenaton. Jusqu’à présent, il pensait qu’il y avait 3 sarcophages, selon les fragments découverts dans la tombe royale. Mais de nouveaux fragments lui font dire qu’il en existait un 4e, peut-être celui de Néfertiti. La grande cuve, dans le jardin du musée du Caire, pourrait être celle de Néfertiti et non d’Akhenaton (étude à reprendre). Pour Gabolde, Néfertiti fut inhumée dans la tombe royale, dans la « suite » inachevée. Les fragments indiquent toujours qu’elle est reine. Jamais, nous trouvons Néfertiti qualifiée de roi. Donc pour Gabolde, la femme roi qui succède à Akhenaton ne peut pas être Néfertiti.

Attendons la publication de Marc Gabolde sur la datation pour en savoir plus...