Depuis quelques semaines, une forte polémique a été lancée par des activistes du patrimoine égyptien : la société en charge de la restauration de la pyramide de Djoser est en train de la détruire, de la défigurer. En cause : inexpérience de la société, usage trop intensif de matériaux modernes, constructeurs de nouveaux murs, destabilisation de la superstructure, explosion du budget, un chantier qui dure, qui dure, qui dure... des pierres sont tombées.
En réalité, cette polémique n'est pas nouvelle déjà en 2012, les mêmes critiques étaient formulées.
Le ministère des antiquités a réagi pour prendre la défense du chantier et du prestataire : non la pyramide n'est pas menacée, la société accusée est agrémentée et possède une expérience dans le patrimoine, non de nouveaux murs n'ont pas été construit, les matériaux utilisés respectent au mieux le monument et les règles internationales... Soyons clair, la pyramide n'a pas été détruite et ne va pas s'écrouler demain matin. Les titres volontairement pessimistes de certains medias sont clairement exagérés.
La pyramide a souffert du violent séisme de 1992. Et il fallait consolider les structures. Déjà durant l'antiquité, des consolisations avaient été faites. Les bus de touristes qui stationnent trop près de la pyramide font vibrer le sol et les nombreuses galeries qui sillonnent le sous-sol. Car sous la pyramide, c'est une labyrinthe de galeries, donc de vides. Ces galeries ont été une grande inquiétude de J-P Lauer.
Prenons deux photos que nous avons pris : l'une en 2005, l'autre en 2013. Nous constatons un nettoyage des degrés. A la base du monument, nous voyons parfaitement un "mur" sur les 3/4 de la longueur de la cette face de la pyramide. Sur la photo de 2005, nous voyons l'état des murs qui est son état "historique". Or, la restauration a comblé les trous et a totalement lissé cette partie du monument. Cette restauration est tout de même assez violente visuellement car elle dénature le monument. Et l'usage de nouveaux pierres y est assez important.
Sur l'instabilité que ces restaurations pourrait causer, nous ne pouvons nous prononcer mais si les nouveaux matériels n'adhérent aux pierres anciennes, cela peut poser un réel problème.
Les régles veulent que la restauration ne dénature pas, ne modifie pas le paysage et l'apparence du monument restauré. Bref jusqu'où aller dans une restauration ? Fallait-il stabiliser, et combler les trous sans niveller la paroi comme on peut le voir ?
C'est au ministère des antiquités de répondre à ces questions et de préciser les objectifs de la restauration.
Commentaires
Bonsoir François, Merci pour
Bonsoir François,
Merci pour ton avis éclairé.
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Amitiés,
Etienne ?
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