Il y a quelques jours, l’équipe archéologique de Tell Dibgou, menée par Philippe Brissaud, a évoqué la dernière mission sur ce site du Delta, qui n’a jamais été fouillé.
(Vue des structures en briques cuites mises au jour dans la partie ouest de la grande tranchée. Vue prise en direction de l’Est en septembre 2015 (Cliché MATD / Christelle Desbordes))
Depuis quelques mois, des articles et des conférences ont été faits autour de cette mission. Et la mission prépare la prochaine mission qui se déroulera courant 2016, avec un programme très chargé.
L’équipe travaille un peu à l’aveugle sur ce vaste Tell, formé de « terres basses » et de « terres hautes ». Les premières investigations ont montré une fin d’activité vers le 12e siècle et des occupations successives, au moins depuis la Troisième Période Intermédaire ou Basse Epoque, comme le prouvent les découvertes. Mais pour le moment, ce sont surtout des occupations arabes, byzantines et du gréco-romain qui ressortent des sondages. Différents sondages ont été menés sur plusieurs zones pour voir ce qu’il y a.
Par exemple, dans les couches byzantines dans les zones Nord, d’épaisses couches blanches, provenant du débitage de blocs de calcaire, indiquent des constructions et leur démontage, mais ces constructions étaient-elles à Dibgou ou ailleurs ? Mais il est difficile d’aller trop bas dans certaines zones à cause de la boue. La mission espère que les hauteurs du site seront plus intéressantes pour trouver les occupations anciennes.
Cependant, des sondages en zone Sud ont permis de mettre en évidence des murs de briques datant de la Troisième Période Intermédiaire ou de la Basse Epoque (11e – 4e siècle avant notre ère). Cette présence conforme donc l’existence de constructions d’époque pharaonique. Reste à en déterminer la nature et l’étendre de ces monuments. Mais descendre à ces niveaux nécessitera du temps et de gros moyens. La fouille est d’autant plus difficile qu’il y a de nombreuses tombes et du matériel funéraire (statuettes notamment). Cette nécropole est certainement gréco-romaine.
En zone est-ouest, une grande tranchée a été ouverte pour voir les couches. De nombreux débris de tissus (parfois très bien préservés), du bois, ont été découverts.
Plus en hauteur, plusieurs vestiges de constructions, dont un vaste ensemble, ont pu être dégagés avec de nombreux vestiges de bois. Une porte est à moitié préservée. Ce qui est exceptionnel. Une partie du sol est resté en place. Une petite pièce devait servir de salle d’eau. Il semblerait exister une grande fosse septique soit le sol. Mais la mission n’a pas eu le temps d’ouvrir et de fouiller. Ce sera sans doute une des priorités de la prochaine mission. Autre belle trouvaille, des canalisations d’un égout.
Pour 2016, la mission devrait continuer la fouille de la grande tranchée et se concentrer sur les hauteurs du Tell et non sur les basses terres. L’objectif principal reste de découvrir, ou non, une grande enceinte entourant un temple pharaonique. Mais ce niveau ancien se situe entre 15 et 18 mètres de profondeur ce qui va nécessiter un très long travail de creusement, avec tous les dangers d’une tranchée à grande profondeur.
Plus d’informations dans Pharaon Magazine 24 (janvier 2016)
Site officiel : http://www.telldibgou.fr
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