Le relief cultuel de Kom Ombo
Situé sur le premier mur d’enceinte (l’enceinte intérieure), ce grand relief, appelé relief cultuel, se trouve presque en vis-à-vis de la représentation des instruments médicaux, un décor exceptionnel dans un temple égyptien. Le relief cultuel se situe exactement dans l’axe du temple.
Par François Tonic (paru dans toutankhamon magazine n°38)
À première vue, cette décoration intrigue par sa composition et complexité. Première remarque importante, le relief est réalisé non pas dans le creux mais en vrai relief (on détoure la pierre au lieu de la creuser). Comme le remarque Adolphe Gutbub, cette particularité souligne toute l’importance de cette représentation. Nous sommes devant un espace sacré. On pouvait sans doute prier en ce lieu (l’intérieur du temple étant interdit aux profanes).
Dans la partie basse (1er registre), on distingue deux divinités de grande taille regardant vers l’intérieur. À gauche, il s’agit de Sobek (dieu crocodile) et d’Haroëris (une forme d’Horus, dieu faucon), à droite. On distingue sur la tête des dieux un disque, le soleil. Il s’agit donc la forme solaire de ces dieux. Au pied de chaque divinité, d’étranges objets sont visibles. Il s’agit de leur arme. Pour Sobek (à gauche), il s’agit de l’épée de la victoire. À droite, l’étrange forme possédant un œil est l’épée Iit. Ces armes encadrent un long texte : le « double hymne ».
Au-dessus du texte, une cavité. Il s’agit d’un petit naos contenant à l’origine une statue (sculptée dans la pierre) de la déesse Maât. Encadrant le naos, on trouve des oreilles (pour écouter les prières) et l’œil oudjat. Le naos est surmonté d’un dieu ailé, Heh, dieu de l’air. Il supporte le ciel.
À gauche de Heh, on découvre un lion ailé. Il symbolise le vent du sud, alors qu’à droite, le taureau représente le vent du nord. En dessous, aujourd’hui détruit, on devait retrouver un serpent pour le vent de l’ouest. À gauche, on aperçoit un faucon pour le vent de l’est.
Dans la partie supérieure, au-dessus du ciel supporté par Heh, on admire, au centre, deux superbes oudjat encadrant une divinité ; plus à gauche et à droite, deux disques, l’un contenant un oudjat, avec le dieu Sobek assis. L’autre, à droite, contient lion pour personnifier Haroëris.
Le relief cultuel se poursuit au-delà du disque ailé. On y découvre le dieu Chou devant la déesse Tasentnéfert-Hathor. Derrière, Harakhté, puis Ptah-Tanen, lève le bras dans le but de protéger la déesse.
Ce grand relief représente un résumé du temple et des divinités qui s’y trouvent. Le premier registre, celui du bas, fait référence au pylône, à la cour, au pronaos et peut-être la petite salle hypostyle. Alors que les deux autres registres concernent les autres parties du temple ; ainsi, par exemple, les sanctuaires sont « repris » dans le 3e registre. Pourquoi ce résumé du temple en son entier ici ? Comme le rappelle A. Gutbub, le public ne peut accéder au lieu clos du temple.
Merci à Serge Thomas pour son aide.
Bibliographie
A Gutbub, « Kom Ombo et son relief cultuel », BSFE, n°101, 1984.
Commentaires
merci pour ce rappel.nfr
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